dessin au crayon retravaillé sur photoshop
Les cloches, chaque heure me rappellent par leur chant
arrogants, que c’est une de plus de ma vie qui s’envole.
Il est huit heures, je ne dors pas.
Les nuits sont mes journées, vos journées sont mes
nuits, et je m’y plait dans mon anachronisme. Je suis à contretemps, contre le
temps.
Peut-être ai-je la certitude en vivant ainsi, de
vivre plus. Illusion.
La nuit, je me sens libre de tout. Sans masque ni
armure. C’est la nuit que naissent mes rêves, mes espoirs, mes réflexions, mes
convictions, mes résolutions.
Le jour les effacent et je retombe dans la masse,
fardée de l’hypocrisie et de la complaisance que m’impose la société dont je
suis un pion. Le pire, me semble-t-il,
c’est d’en avoir conscience et de ne pas être capable de me démarquer, de
m’affirmer, d’exister pour et par moi-même.
Ce moi qui fait qu’indubitablement je suis unique et
différente de ces autres qui m’oppressent et dont je suis l’esclave. Etre
différent, c’est déjà une victoire pour soi.
Je suis différente donc je suis. Je suis un esprit, pas un corps. Je ne
suis pas un jean à 150 euros, je ne suis pas une voiture toutes options, je
suis moi.